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Inventorier la faune, la flore et leurs habitats : connaître pour mieux protéger

Les inventaires apportent une connaissance essentielle du patrimoine naturel. Ils sont indispensables pour définir la rareté des espèces, évaluer leur risque de disparition, identifier les zones à protéger, comprendre les effets des changements climatiques, etc.
C’est en analysant les inventaires qu’on peut orienter les actions de gestion de la nature !

Un diagnostic très complet de la flore et de la faune a été réalisé en 2022-2023 sur tout l’Espace Naturel Sensible. Verdict des naturalistes : la biodiversité du Vallon est sous pression !

Quinze ans après les précédentes études, le constat est clair : les habitats et les sols sont très dégradés par la surfréquentation et le changement climatique, il ne reste quasiment plus de zones de tranquillité !

Malgré tout, la présence de vieux boisements, véritables arbres-gîtes, de pentes peu accessibles, et la diversité des milieux (prairies, milieux forestiers, haies) font de l’Espace Naturel Sensible aujourd’hui encore un site exceptionnel pour un milieu urbain si contraint.

Copyright photo : Mairie de Craponne

La flore : une belle diversité, quelques espèces à enjeux

On relève la présence de quelques espèces remarquables comme le rosier de France, l’ophioglosse ou la renoncule scélérate, mais surtout une belle diversité d’espèces communes, si précieuse pour l’équilibre des milieux naturels.

Les espèces exotiques envahissantes sont assez limitées, mais l’ambroisie se développe et doit être jugulée.

Copyright photo : Mairie de Francheville

Une faune qui résiste mais de très gros changements en 15 ans

On a pu repérer : 12 grands mammifères comme le putois, la belette, le blaireau, le renard, l’écureuil ou le chevreuil, 17 espèces de chauves-souris, 17 espèces patrimoniales d’oiseaux nicheurs dont le milan noir et 5 espèces de pics, 8 espèces d’amphibiens dont le triton crêté, l’alyte accoucheur ou la salamandre tachetée, 13 libellules dont la libellule déprimée, 40 papillons de jour.

Malgré les assecs, la truite fario, espèce repère des cours d’eau, est présente sur l’Yzeron et trouve des zones de refuge à l’amont grâce aux travaux de rétablissement de la continuité écologique de la rivière.

Les gestionnaires de l’ENS font évoluer la gestion et l’entretien pour répondre au défi de préservation : entretien et création de mares, maintien de zones ouvertes, bois morts laissés sur place, mais aussi canalisation de la fréquentation pour limiter le dérangement de la faune et maintenir des zones de tranquillité et de revégétalisation.

Copyright photo : Mairie de Francheville

Trois sites remarquables gérés de façon écologique

La prairie de Pont Chabrol

Propriété : Métropole de Lyon.

Elle est constituée de boisements humides d’intérêt écologique, d’une grande zone de friche très ouverte et de plusieurs mares.
Plusieurs espèces patrimoniales y sont présentes, dont le Triton crêté !

Gestion écologique :

  • fauche annuelle tardive de la friche ;
  • forêt en libre évolution et bois mort sur pied et au sol ;
  • entretien uniquement des bordures de chemin et des lisières ;
  • entretien régulier des mares pour éviter qu’elles ne se referment et que leur diversité biologique diminue.

Les landes de Sorderattes

Propriété : privée, convention de gestion avec la commune de Francheville.

Elle est constituée de milieux boisés, d’une prairie de grand intérêt patrimonial et d’une mare.

Sont présentes des espèces remarquables comme la Callune et le Rosier de France.

Gestion écologique :

  • fauche annuelle tardive de la prairie, débroussaillage sélectif de la lande à Callune ;
  • forêt en libre évolution et bois mort sur pied et au sol ;
  • entretien uniquement des bordures de chemin et des lisières ;
  • éclaircie de la mare si nécessaire.

En 2022, un débroussaillage a été réalisé en lisière de prairie, afin de regagner des espaces de prairie temporairement humide, qui sert d’habitat à des espèces floristiques très intéressantes.

La prairie du Bocage

Propriété : Métropole de Lyon.

C’est une grande prairie humide ponctuée de quelques arbres isolés et de zones de bosquets et ronciers. Une mare a été créée en 2017.

Gestion écologique :

  • fauche annuelle tardive de la prairie ;
  • maîtrise des bosquets et ronciers pour éviter un empiétement excessif sur la prairie ;
  • entretien régulier de la mare pour éviter qu’elle ne se referme et que sa diversité biologique diminue.

Créer et maintenir des mares

Les mares présentent un grand intérêt pour les amphibiens (grenouilles, tritons…), les invertébrés et les odonates (libellules, demoiselles).
Il existe déjà un réseau de mares dans l’Espace Naturel Sensible du Vallon de l’Yzeron.
Certaines sont sur des terrains privés et donc difficiles à visiter. En l’absence de gestion, elles tendent naturellement à se combler.

Maintenir les mares existantes dans un bon état de fonctionnement est un enjeu important pour la biodiversité de l’espace naturel !
Les gestionnaires du site examinent également la possibilité d’en créer de nouvelles afin de renforcer les continuités écologiques au sein du vallon.

En novembre 2021, une mare qui était en train de se combler dans la douve du fort du Bruissin a été débroussaillée !

En décembre 2023, une seconde mare a été créée dans la douve du fort du Bruissin.

Copyright photo : Mairie de Francheville

Valoriser des éléments du patrimoine historique

Préserver l’Espace Naturel Sensible du Vallon de l’Yzeron, c’est aussi trouver une alliance entre protection de la biodiversité et valorisation du patrimoine historique.

Deux plattes sont présentes sur le vallon : la platte des Troignes et la platte du Martoret.

Le Fort du Bruissin est également un site remarquable. Il accueille des services municipaux mais aussi des animations culturelles ou de nature. Le sentier de découverte qui en fait le tour offre quelques points de vue sur ses douves.

Copyright photo : Mairie de Francheville

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